La tenue réglementaire du sonneur de trompe: élégance, tradition et exigence

Depuis des siècles, la trompe de chasse résonne dans nos forêts, nos plaines et nos cérémonies. Mais au-delà du souffle et de la technique, un autre élément distingue le sonneur : sa tenue. Symbole d’appartenance, de respect des traditions et d’élégance, la tenue du sonneur de trompe a connu une évolution marquante tout en conservant ses fondements historiques. Plongeons dans l’histoire et la description actuelle de cet habit emblématique.

1. Petite histoire d’une grande tenue

La tenue des sonneurs de trompe trouve son origine dans l’équipement des veneurs de l’Ancien Régime, époque où la chasse à courre était une pratique noble, encadrée par une stricte étiquette. L‘habit de vénerie, déjà très codifié au XVIIIe siècle, distinguait les rangs, les équipages et les fonctions au sein de la chasse.

Avec l’apparition de la trompe d’harmonie au début du XIXe siècle, les sonneurs se sont progressivement structurés en formations musicales indépendantes de la chasse. Leur tenue, bien que toujours inspirée de la vénerie, s’est peu à peu standardisée : elle s’est adaptée aux contraintes de la scène, tout en préservant la solennité de l’uniforme.

Aujourd’hui, cette tenue est à la fois un héritage culturel et un code visuel fort qui véhicule le sérieux, la rigueur et le respect des traditions musicales cynégétiques.

2. La tenue réglementaire du sonneur aujourd’hui

La tenue réglementaire du sonneur est codifiée par les usages des grandes fédérations et associations de trompe, notamment la FITF (Fédération Internationale des Trompes de France). Elle doit répondre à des critères esthétiques précis et être portée lors des prestations officielles, concours, messes de Saint-Hubert ou cérémonies commémoratives.

🔹 Les éléments principaux de la tenue :

• La redingote ou habit de vénerie : longue veste à boutons dorés, généralement de couleur vert forêt, bleu marine ou noir, agrémentée de revers de manches et de collets contrastés (souvent en velours rouge, jaune ou bordeaux).

• La culotte : traditionnellement de couleur beige ou crème, elle s’arrête sous le genou et se porte avec des chaussettes montantes ou des bas blancs.

• La chemise blanche : sobre et classique, parfois à col cassé selon les événements.

• Le gilet : de couleur assortie à la redingote ou contrastant avec goût (souvent rouge ou jaune).

• Les bottes cavalières ou richelieus noirs : cirées, montantes, avec ou sans revers.

• Les gants blancs : portés lors des prestations protocolaires ou religieuses.

• Le bicorne ou chapeau de vénerie : moins fréquent de nos jours mais toujours apprécié pour les grands événements.

Cette tenue, au-delà de son élégance, impose une unité visuelle au sein d’un groupe de sonneurs, renforçant l’impact scénique et la cohérence musicale.

3. Les marques professionnelles de tenues de sonneurs

Plusieurs maisons françaises et européennes se sont spécialisées dans la fabrication de ces tenues d’exception, souvent sur mesure ou en semi-mesure. Elles travaillent avec des tissus nobles (lainage, drap de cavalerie, velours) et respectent scrupuleusement les coupes traditionnelles.

🔸 Quelques références de qualité :

• La Maison Lavabre Cadet : tailleur français spécialisé dans les habits de chasse et de vénerie, reconnu pour ses finitions haut de gamme.

• Tailleurs Georges Morand : fabricant réputé dans le monde équestre, il propose des redingotes sur mesure adaptées aux sonneurs.

• Uniformes de Tradition (UDT) : maison française proposant des tenues réglementaires complètes pour les fanfares, harmonies et sonneurs.

• Etablissements Balp : atelier artisanal offrant des tenues de vénerie sur mesure, personnalisables selon les couleurs de l’association.

• Manufrance (Saint-Étienne) : bien que moins spécialisée aujourd’hui, elle reste une référence historique pour les vêtements de chasse et d’extérieur.

  

En conclusion

La tenue du sonneur n’est pas un simple costume : elle est un hommage vivant à l’histoire, un signe de respect pour la musique cynégétique et un vecteur d’unité et de fierté pour ceux qui perpétuent cet art ancestral. Porter cet habit, c’est incarner un héritage et s’inscrire dans une longue lignée de passionnés, au service de la musique, de la tradition et de l’élégance.